jeudi 23 novembre 2006

La France aime l'expérimentation animale.

Bonne nouvelle : les tests cosmétiques sur les animaux devraient être prohibés dans la CEE à l'horizon 2009. J'ai bien dit "devraient", parce que l'échéance à déjà été repoussée 4 fois depuis 1998. Les cosmétiques testés ailleurs ne pourront plus être vendus dans l’UE après 2013.

Carton rouge : La France est le seul pays européen qui se bat pour obtenir l'annulation de cette interdiction. Le gouvernement français déclara notamment, par l’intermédiaire du Cabinet du Ministère de l’Industrie :
« La France n’a pas compris le texte de la directive 2003/15/CE et demande à la Cour de Justice des Communautés Européennes au Luxembourg de la lui expliquer ».

Toi pas comprendre, petit Gaulois ?

Bon, je vous fait les sous-titres :

- Quoi !!!!? On peut plus utiliser d'animaux pour faire des crèmes, des savons et des rouges à lèvres ? C'est quoi cette connerie ? Qu'est-ce qu'on va devenir si on peut plus torturer de bêtes ?
- C'est comme ça, Clovis, c'est l'Europe. Prenez exemple sur l'Angleterre ou les Pays-Bas qui ont déjà banni l'expérimentation animale.
- Rien à foutre des rosbifs et des fumeurs de Hakik ! Nous on a L'Oréaaaaaal, numéro 1 mondial des cosmétiques, avec LVMH aussi, et ces deux-là remplissent les caisses de l'Etat.
- Demandez-leur de changer de méthodes...
- Non mais oh ! Ils font comme ils veulent les mecs, c'est pas mon problème. S'ils estiment qu'ils faut tuer des milliers de chiens et de lapins pour faire des bons produits, j'ai pas à leur apprendre leur métier !
- C'est eux qu'ils vous envoient ?
- Evidemment, ducon.
- Désolé, Clovis, c'est l'Europe. Déjà qu'on est bien sympa avec vos fromages...

Bon, officiellement, les français craignent que cette directive pro-anima stoppe l’innovation cosmétique, et crée des distorsions de concurrence avec « des répercussions inévitables en termes d’investissements, de perte de compétitivité mais également d’emplois ».

Ah l'Emploi, le bon vieil argument CGT...

En outre, la France soutient que l’interdiction est trop sévère, nuit aux intérêts commerciaux européens et va à l’encontre de la réglementation du commerce international. Elle prétend également que l’amélioration qui en résulterait pour la condition animale serait « extrêmement mince » et « qu’il est probable que cela aboutira à la circulation de produits qui présenteront des risques importants pour la santé humaine ».
Sans expliquer comment l’Angleterre et les Pays-Bas, qui ont déjà interdit ces tests, après les avoir remplacés par les méthodes alternatives disponibles, réussissent à produire des cosmétiques parfaitement sûrs pour l’utilisateur !

Aussi, le Gouvernement français n’a pas été seul à s’opposer à cette directive, puisqu’une fédération européenne, « l’European Federation for Cosmetics Ingredients », représentant 70 entreprises en Suisse, Belgique, France, Allemagne et Italie, produisant des ingrédients pour les cosmétiques, avait parallèlement tenté une action contre cette directive, mais au Tribunal de Première Instance (TPI) cette fois. Son action avait été jugée irrecevable en décembre 2004.

Epilogue : Finalement, la Cour de Justice Européenne siégeant au Luxembourg a rejeté, le 24 mars 2005, l'appel de la France visant à annuler la directive européenne, qui supprime progressivement les tests sur les animaux dans l'UE d'ici 2009 et qui interdit la vente de produits cosmétiques importés testés sur des animaux.

Bravo !

Mais en attendant, le massacre continue...

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