mercredi 29 novembre 2006

Hulot au culot

Présentes-toi Nico !
Déjà 10% d'intention de vote pour toi ! Et déjà près de 800 000 signatures du Pacte Ecologique !
Nul doute qu'avec un chevelu comme toi à la tête du pays, l'écologie, mais aussi les animaux - par la préservation de la biodiversité - auraient beaucoup, beaucoup à gagner...

Pour mémoire, voici grosso-modo les 5 axes de son Pacte Ecologique (à signer impérativement).

- Nomination d'un vice-Premier ministre du développement durable
- Mise en place d'une taxe carbone
- Réorientation des subventions de la PAC vers une agriculture biologique
- Création d'un grand corps d'Etat du développement durable
- Davantage de démocratie participative sur les grandes questions environnementales.

Cette possible candidature d'Hulot m'amène à la réflexion suivante :
D'abord, nous aimons le charisme. C'est le charisme qui fait basculer les foules dans un sens ou l'autre. Nazisme ou environnement, tout est d'abord question de présence des porte-drapeaux. La cause peut être juste, si elle n'a pas de vrai leader, elle restera à l'état foetal...





















mardi 28 novembre 2006

Loin des yeux, loin du coeur

Je ne suis pas encore végétarien.
J'ai été élevé au goulash, j'ai mangé des milliers de poulets, de steacks, bavettes, hamburgers, mousse de canard, saucissons, bref, j'ai activement contribué à faire tourner les élevages et les abattoirs. J'ai participé à l'Holocauste, à l'enfer sur Terre pour des millions de créatures.

J'ai été élevé comme ça. En viandard. Et il est difficile de casser tous ces conditionnements, il est difficile de casser l'amour du goût. Pourtant j'aimerais être moralement droit avec mes convictions, et ne plus donner un sou aux types qui tuent et font souffrir. Malheureusement, ce n'est pas encore le cas. Je suis encore "toxicomane"...

Moi aussi, au supermarché, je tombe dans le piège de l'aseptisation. La viande est un produit aussi inerte qu'un légume. La viande n'a pas d'histoire. Et pourtant Dieu sait que j'aime les animaux...

Pour me "dédouaner" l'âme, je mange beaucoup plus de poissons que de viande. Les rafles océaniques sont encore plus invisibles, et aussi, j'ai moins de scrupules à manger un poisson libre piégé par les filets, qu'un animal entre les barreaux.

Et puis, il y a tout le reste. Les médicaments, les cosmétiques, tous les produits dérivés des animaux dont je n'ai absolument aucune idée. Je sais juste que malgré mon idéalisme, j'ai été, et je suis encore acteur de la Grande Souffrance Silencieuse des Innocents.

Jamais je ne dois oublier ça.
Jamais je dois me réfugier dans l'ignorance.
Jamais je ne dois me résigner aux facilités du consumérisme aveugle.

J'envie les vrais Enragés, ceux pour qui manger un animal déclenche viscéralement hystérie, colère, répugnance. Je suis conditionné à tout manger. C'est comme ça.
Dans mon cas, il n'y a plus que la morale, la froide morale pour rejoindre le camp des Justes, tant il est difficile d'obliger son esprit à susciter une vraie nausée...

C'est pourquoi il est de salubrité mentale de voir tous ces films sanglants, pharmaceutiques, ces films de résistants cagoulés, afin de s'éclabousser de la souffrance anonyme, engendrée par ce désir de confort morbide de nos sociétés modernes. Car le plaisir à un prix : celui du meurtre de masse.
Est-ce que je veux participer à ça ? Est-ce que le fait que je ne tienne pas le couteau m'innocente du système ?

Bien sur que non. Parce que je sais. Si un jour, les bêtes prenaient le pouvoir, elles auraient le droit de me condamner pour complicité de meurtre. Elles en auraient le droit.

Durant la seconde guerre mondiale, une partie des Allemands ignoraient ce qui se tramaient à Auschwitz. Il l'ignoraient. Donc, au-delà de l'erreur d'avoir élu le petit moustachu, ils ne peuvent être blamés pour les génocides commis.

Mais nous, nous avons les films, par centaines. Et il faut les voir, il faut faire naître cette révolte, cette répugnance tenace contre le business de l'éleveur, du boucher, du scientifique et de tant d'autres.
Parce que, ne plus voir ces films, c'est forcément se voiler la face, c'est rejeter à la périphérie ce qui nous dérange, comme ces abattoirs qui ont quitté les centre-ville. C'est se dorloter dans l'oubli. Loin des yeux la souffrance, et loin du coeur la révolte...

Alors demeurons horrifié : C'est une question de salubrité mentale. C'est moralement juste et nécessaire. Et même pour un athée, c'est marcher sur les pas de Dieu...

Je progresse, peu à peu, je progresse...

vendredi 24 novembre 2006

Avant la viande, la vie.

De la viande, de la viande, encore de la viande, jusqu'à en vomir, jusqu'à être submergé de cadavres...

Ainsi, pour le consommateur, ce rapport de l'homme à l'animal de boucherie débute uniquement avec le cellophane-polystyrène. Aborder ce qu'il y a avant le supermarché, c'est creuser cet inconscient qui bouscule la façade de nos existences dorées...

C'est ce que fait ce petit film. Il montre des images d'abattoirs, quelques égorgements sans effets spéciaux. Sauf le ralenti, perpétuel, le ralenti afin de bien prendre le temps de s'éclabousser l'âme. Et cette musique, tribale, primale, où l'acte de boucherie redevient presque un acte fondamental, instinctif, quasi-sexuel, dénué de compassion ou de réflexion, où l'homme s'affiche en superbe prédateur industriel, sûr de son geste. Ici l'homme affirme sa domination sans partage sur le monde qui l'entoure...

jeudi 23 novembre 2006

La France aime l'expérimentation animale.

Bonne nouvelle : les tests cosmétiques sur les animaux devraient être prohibés dans la CEE à l'horizon 2009. J'ai bien dit "devraient", parce que l'échéance à déjà été repoussée 4 fois depuis 1998. Les cosmétiques testés ailleurs ne pourront plus être vendus dans l’UE après 2013.

Carton rouge : La France est le seul pays européen qui se bat pour obtenir l'annulation de cette interdiction. Le gouvernement français déclara notamment, par l’intermédiaire du Cabinet du Ministère de l’Industrie :
« La France n’a pas compris le texte de la directive 2003/15/CE et demande à la Cour de Justice des Communautés Européennes au Luxembourg de la lui expliquer ».

Toi pas comprendre, petit Gaulois ?

Bon, je vous fait les sous-titres :

- Quoi !!!!? On peut plus utiliser d'animaux pour faire des crèmes, des savons et des rouges à lèvres ? C'est quoi cette connerie ? Qu'est-ce qu'on va devenir si on peut plus torturer de bêtes ?
- C'est comme ça, Clovis, c'est l'Europe. Prenez exemple sur l'Angleterre ou les Pays-Bas qui ont déjà banni l'expérimentation animale.
- Rien à foutre des rosbifs et des fumeurs de Hakik ! Nous on a L'Oréaaaaaal, numéro 1 mondial des cosmétiques, avec LVMH aussi, et ces deux-là remplissent les caisses de l'Etat.
- Demandez-leur de changer de méthodes...
- Non mais oh ! Ils font comme ils veulent les mecs, c'est pas mon problème. S'ils estiment qu'ils faut tuer des milliers de chiens et de lapins pour faire des bons produits, j'ai pas à leur apprendre leur métier !
- C'est eux qu'ils vous envoient ?
- Evidemment, ducon.
- Désolé, Clovis, c'est l'Europe. Déjà qu'on est bien sympa avec vos fromages...

Bon, officiellement, les français craignent que cette directive pro-anima stoppe l’innovation cosmétique, et crée des distorsions de concurrence avec « des répercussions inévitables en termes d’investissements, de perte de compétitivité mais également d’emplois ».

Ah l'Emploi, le bon vieil argument CGT...

En outre, la France soutient que l’interdiction est trop sévère, nuit aux intérêts commerciaux européens et va à l’encontre de la réglementation du commerce international. Elle prétend également que l’amélioration qui en résulterait pour la condition animale serait « extrêmement mince » et « qu’il est probable que cela aboutira à la circulation de produits qui présenteront des risques importants pour la santé humaine ».
Sans expliquer comment l’Angleterre et les Pays-Bas, qui ont déjà interdit ces tests, après les avoir remplacés par les méthodes alternatives disponibles, réussissent à produire des cosmétiques parfaitement sûrs pour l’utilisateur !

Aussi, le Gouvernement français n’a pas été seul à s’opposer à cette directive, puisqu’une fédération européenne, « l’European Federation for Cosmetics Ingredients », représentant 70 entreprises en Suisse, Belgique, France, Allemagne et Italie, produisant des ingrédients pour les cosmétiques, avait parallèlement tenté une action contre cette directive, mais au Tribunal de Première Instance (TPI) cette fois. Son action avait été jugée irrecevable en décembre 2004.

Epilogue : Finalement, la Cour de Justice Européenne siégeant au Luxembourg a rejeté, le 24 mars 2005, l'appel de la France visant à annuler la directive européenne, qui supprime progressivement les tests sur les animaux dans l'UE d'ici 2009 et qui interdit la vente de produits cosmétiques importés testés sur des animaux.

Bravo !

Mais en attendant, le massacre continue...

Juste avant de mourir...

Ici, il n'y a pas de sang, pas d'horribles hurlements de détresse.

Juste une lourde, lourde atmosphère de torture et de mort...

Les Beagles ont le triste privilège d'être les chiens favoris des expérimentateurs et vivisecteurs de tout poil. Parce qu'ils sont affectueux, inoffensifs, et dociles, ils constituent du "matériel biologique" (jargon du milieu laborantin) idéal pour nos scientifiques diplômés.

Le plus étrange dans ce film clandestin, c'est l'attitude de l'assistant-laborantin, qui sédate les chiens. Il les caresse avec ses gants blancs, ne se montre jamais cruel, ou insensible. Je suis quasiment certain qu'il s'agit d'un "agent" infiltré luttant pour la cause animale...

L'autre élément étonnant, c'est aussi la forte présence féminine dans ce milieu, confirmant un peu plus mes lectures, où il apparaît que les femmes ne témoignent pas d'une compassion animale supérieure aux mâles...


Enquête au pays du foie gras.

Douce France, pays de barbares... ou quand la souffrance n'est qu'une externalité économique, glorieusement estampillée Label Rouge !
Joyeux Noël !