La conscience des animaux
Personne n'est jamais entré dans la tête d'un dauphin, d'un chien ou d'un papillon. Ainsi, Personne ne peut affirmer que ces créatures, aussi infimes soient-elles, n'ont pas de conscience.
Les mécanistes soutiendront que l'animal ou l'insecte ne sont que unités vivantes autonomes, obéissant au programme génétique de survie de l’espèce, basé sur l'adaptation au milieu et la reproduction. Et la conscience n’apparaît qu’à l’échelon le plus élevé dans l'évolution des espèces : C’est-à-dire en l’Homme, l’Homme et son âme divine.
Tout ça, c'est un peu vite aller en besogne, je trouve…
Car il existe un doute à ces affirmations arrogantes.
Déjà, il y a un truc qui nous susurre que les créatures les plus proches de nous, disposent aussi de cette fameuse lumière intérieure. Les singes, avec leur capacité de se reconnaître dans un miroir, font vaciller cette exclusivité autoproclamée de la conscience de soi humaine.
Ceci dit, plus l'on « s'éloigne » de l'homme, moins le doute semble permis. Affirmer avec force que chaque puceron est conscient de sa propre existence, c'est s'attirer une honte internationale.
Reste que personne ne peut prouver "scientifiquement" cette absence ou présence de conscience chez l'animal.
A ce stade, il s'agit de bien cerner cette notion de conscience, que l'on peut envisager sous 2 angles distincts.
Il y a d'abord la conscience de soi. La conscience de son corps et son esprit. Cette faculté de fermer les yeux pour s'abstraire du monde qui nous entoure. Dans notre tête défilent des images, des mots, des sons. On se dit texto : « je veux lever le bras gauche » et l’on fait exprès de lever le bras droit pour mieux se moquer de nous-même. C'est une pensée multimédia, celle qui fait le triomphe de l'homme sur toutes les créatures du monde.
Et puis, il y a la conscience du monde.
La conscience entièrement tournée vers l'extérieur. La conscience des obstacles, des odeurs, des partenaires sexuels, du danger, du désir de survivre. Normalement, tous les êtres vivants sont dotés de cette conscience-là. Mais implique-t-elle nécessairement une certaine forme, même primaire, de conscience de soi ?
Oui et non.
Force est aussi de constater que l'homme, la plupart du temps, vit comme un animal. La plupart de ses actions, il les réalise sans réfléchir. Quand il mange, conduit, fait l'amour, marche dans la rue, observe un arbre, pique un sprint... dans ces moments-là, toute sa conscience est tournée vers l'extérieur. Des milliers d’informations instantanément traitées et résolues par tout son être. Ce qui ne l'empêche pas de se sentir "lui".
Toutes ces actions faites « sans réfléchir », toutes ces actions gérées par le pur instinct, n’éradiquent pas la conscience que nous avons de nous-mêmes, même si, dans ces moments d’action, elle reste passive.
La conscience de soi et la conscience du monde peuvent donc coexister dans un même corps.
Aussi, pourquoi ne pas envisager sérieusement que les animaux, même entièrement tournés vers le monde, possèdent eux aussi la conscience «passive» de leur propre vie ? Cette conscience d’où jaillit la peur ou l’envie, aussi intensément que nous-mêmes… premier pas, première sagesse pour redéfinir nos rapports avec ces autres Terriens, et aller vers plus de Justice, et de Vertu.
« Prends un animal au hasard (…) Regarde-le en face (…) Regarde-le te regarder, regarde bien, il te regarde… »